Coffre funéraire de Pendréau
Lors d’un labour de son champ en mars 1971, M. Nay accrocha un gros bloc de pierre qu’il dégagea plus tard avec l’aide de son tracteur. Reconnaissant une situation déjà vécue par son beau-frère, M. Le Floch, boucher à Lennon, il souhaita s’en assurer. Après vérifications des deux intéressés, il s’est avéré qu’une tombe ancienne se trouvait sous le bloc de schiste.
Trop enthousiaste
Dans leur excitation, ils vidèrent la tombe du petit vase qu’elle contenait, se rendant compte tardivement de l’intérêt archéologique de l’emplacement de chaque objet. La nouvelle de cette découverte se répandit rapidement dans la commune, et de plus en plus de curieux venaient voir la sépulture. La mairie fut alors avertie afin d’en référer à la Direction des Antiquités Préhistoriques de Bretagne (ancêtre du Service Régional de l'Archéologie de la DRAC Bretagne).
Une fouille de sauvetage fut réalisée les 20 et 21 avril, afin de permettre à l’agriculteur de semer dans son champ le plus rapidement possible. La sépulture fut étudiée durant son démantèlement afin d’en dégager le plan, et des prélèvements furent fait sur du charbon retrouvé dans la tombe.
Une modeste sépulture
Entre le Néolithique et l’âge du Bronze, les habitudes d’inhumation changent et les hommes passent de tombes collectives à des tombes individuelles. Le coffre funéraire de Pendréau est de celles-là. Il mesurait 1,25 m de long pour 0,65 m de large et une hauteur de 0,45 m. Réalisé en dalles de schiste, il était surmonté d’une dalle de couverture. Un petit cairn en plaquette également en schiste recouvrait le coffre dans sa partie supérieure. Un pavage en dalle de schiste a également été observé dans le fond du coffre, l’un des côtés donnant l’impression d'un oreiller.
Un grand soin a été apporté par les hommes de l’âge du Bronze pour rendre cette tombe le plus étanche possible afin de protéger le défunt. Lors de son érection, le petit relief que formait cette sépulture devait s’apparenter à un tertre de taille très modeste. Malgré ces précautions, aucun ossement n’est retrouvé, du fait de l’acidité du sol breton.
Cette tombe est datée de la fin du Bronze ancien ou du début du Bronze moyen. Chaque pierre a été numérotée, car la commune souhaitait valoriser ce coffre funéraire en l’installant dans un jardin public, mais le projet n’a pas abouti.
Proriété privée.
Site disparu.
J. Briard, Les tumulus d’Armorique, éd. Picard, Paris, 1984
P.-R. Giot, Préhistoire de la Bretagne, éd. Ouest-France, Rennes, 1970 (ré-éd. 1996)
C.-T. Leroux, « Les sépultures de l’Âge du Bronze de Pendréo, en Lennon, et de Roz-Ar-Challez, en Pleyben (Finistère) », dans Annales de Bretagne, 79, 1972