Atelier de taille de Seledin-Quelfennec
Périodes
Types de vestiges

Dans le sud de la commune de Plussulien affleure une métadolérite remarquablement dure et à grain très fin. Le principal affleurement visible porte de nombreuses traces d'activité humaine : arrachements de blocs, surfaces martelées, cuvettes ou surfaces de polissage. Les fouilles entreprises à son pied, de 1964 à 1976, ont montré que ce pointement n'était que le sommet d'un massif ennoyé sous les débris de sa propre exploitation, sur une épaisseur pouvant localement atteindre les 2 m.

Ces déchets, qui recouvrent çà et là des traces comparables à celles visibles en surface, consistent pour l'essentiel en éclats de débitage de calibres très variés, mais on y trouve aussi bon nombre de pièces abandonnées suite à des bris ou des malfaçons : ébauches de haches, pics ou percuteurs. Plusieurs niveaux repérés dans l’accumulation des déchets de taille ont amené à distinguer trois grandes phases dans l'exploitation tandis que de petits foyers disséminés parmi la pierraille permettaient de dater ces phases entre -4300 et -1900 environ.

L'étude des déchets a montré que le rendement de l'exploitation (ratio masse de roche extraite/masse des haches polies obtenues) ne devait guère excéder 1 % ; logiquement donc, les opérations lourdes de « début de chaîne » s'exécutaient sur place tandis que les produits semi-finis étaient terminés par leurs utilisateurs, qui effectuaient le polissage et l’emmanchement des lames. Cette production a pu totaliser plusieurs millions de lames polies en quelque 2400 ans, avant d'être asphyxiée par l'arrivée du métal.

Par chance, la roche de Plussulien (dite « du type A » dans la nomenclature régionale) s'avère facilement identifiable ; l'examen de nombreuses collections publiques et privées, en France et dans les pays limitrophes, a montré que cette production a « couvert » à elle seule près de 40 % des besoins en lames de pierre polie dans la péninsule bretonne et qu'elle s'est en outre largement diffusée dans tout le nord-ouest français, de la basse Seine à l'Ile-de-France et aux Charentes. Au delà, des diffusions extrêmes atteignent la Belgique, l'Alsace, les vallées du Rhône et de la Garonne et même le sud de l'Angleterre.

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