Enceinte de Kergoac'h-Vilérit
Situé à cheval sur deux communes, le système d’enceintes de Kergoac’h-Vilérit se retrouve en partie sur le cadastre napoléonien. Les noms évocateurs de Hastel Bras : le grand château, et de Er Hoh Hastel : le vieux château, montrent que les vestiges étaient encore visibles au XIXème siècle. Ces derniers devaient être suffisamment imposants pour prendre le nom de hastel dans la tradition orale.
Un certain plan
Décrites à la fin du XIXème siècle par des intellectuels de cette époque, il faut réellement attendre Marcel Tuarze pour qu’un plan des deux enceintes soit proposé, bien qu’un fonctionnement commun ne soit pas envisagé.
Le troisième enclos n’a été révélé qu’en 2011, lors du relevé topographique effectué par l’équipe de Benjamin Leroy.
Ces vestiges oubliés correspondent à l’enceinte située le plus au sud et qui offrent le plus de bâtiments mais avec les élévations les moins importantes, ne dépassant pas les 0,40 m de hauteur. Le système de fortification est difficilement discernable par endroit, mais il peut atteindre par endroit 13 m de large (6,50 m de fossé et 6,50m de talus).
L’ancien « chemin de Mellionnec » qui part de l’ancienne voie antique reliant Carhaix à Vannes, située 180 m au sud, traverse le site. Il est probable que ce chemin ait repris une partie du réseau de communication interne au site. Il aurait continué à être utilisé après son abandon. Les accès des trois enceintes vont de 4,50 m de large pour celle au nord jusqu’à 10 m pour l’intermédiaire, et 8 m pour l’inférieure.
Option stock
Le site de Kergoac’h-Vilérit n’a pas été entièrement fouillé, il a fait l’objet de sondages en 2010 sur la commune de Mellionnec et en 2012 sur celle de Ploërdut. Les prochains travaux forestiers pourront amener de nouvelles études sur le site de Ploërdut permettant de comprendre les fonctions et l’organisation du site.
Ce type de plan, associant trois systèmes d’enclos en enfilade peut-être attribuable au haut Moyen Âge, notamment par rapprochement avec le Camp des Salles en Locronan. Les datations radiocarbones effectuées sur des charbons retrouvés lors des sondages de 2010 et 2012 confirment cette hypothèse et montrent une occupation des lieux entre le VIème et le Xème siècle.
Les sondages ont également révélé plusieurs fosses dans l’enceinte supérieure dont les fonctions restent incertaines, mais qui pourraient s’apparenter à des silos de stockage. Les occupants du site y ont laissé une perle de verre qui donne une datation au VIème-VIIème siècle de notre ère. Les enceintes inférieures ont livré plusieurs plans de bâtiments, occupés jusqu’à la fin du Xème siècle, ainsi que divers rejets montrant la grande diversité d’activités artisanales menées sur le site (agricoles, métallurgique). L’enceinte a donc connu une période d’utilisation relativement longue, sur un territoire frontalier où l’insécurité était présente. Les conflits avec le royaume Franc et son souverain Charlemagne et, par la suite, son fils, Louis le Pieux, amènent les Armoricains à se défendre avec de nombreuses constructions encloses et fortifiées.
Propriété privée.
Site inaccessible au public.