Périodes
Types de vestiges

En 2010, un diagnostic archéologique a été demandé par le Service Régional d’Archéologie en vue de l’agrandissement de la ZAC de Kergorvo à Carhaix-Plouguer. La présence de vestiges d’une canalisation antique allant vers Vorgium et passant dans ce secteur était suspectée. Le diagnostic et les fouilles qui ont suivies révélèrent des occupations allant du Néolithique jusqu’au Moyen-Âge.

Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous

Ce n’est pas moins de vingt-trois structures en creux correspondant à des foyers de combustion qui sont mises au jour par les archéologues. Seize d’entre eux font partie de la catégorie « à pierres chauffées ». Ils sont composés de plusieurs blocs de pierres positionnés sur un amas d’argile et de charbon dans une cavité circulaire.

La présence de charbon permet, entre autre, de pratiquer des datations au radiocarbone. Les vestiges remontent au Vème millénaire avant notre ère, soit au Néolithique moyen. Dans un des foyers, un polissoir en schiste a été retrouvé et fut réutilisé afin d’y cuire de la nourriture. L’utilisation du feu dans ces structures est attestée avec la présence de pierres éclatées et une couleur de l’argile plus écarlate.

A proximité des foyers, des vestiges de trous de poteaux indiquent un bâtiment d’environ 50m2. La datation effectuée grâce au radiocarbone montre qu’ils sont contemporains aux foyers de combustion. Néanmoins aucun mobilier ne permet de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse. A l’ouest, le plan d’un bâtiment quadrangulaire d’environ 20m2, composé de six trous de poteaux, a été trouvé et daté du Néolithique moyen.

C’est la goutte d’eau

Superposé à ces deux bâtiments, une tranchée de fondation en forme d’amande comportant des structures pouvant recevoir des poteaux a été découverte. Seulement trois autres sites comportant ce plan sont connus dans la région, mais jusque-là, aucun sur le territoire du centre Bretagne. La découverte est exceptionnelle.

D’une surface de 48,30 m2, le bâtiment se trouve sur le versant d’un plateau et sa partie étroite est orientée vers la pente. Comme les autres structures, il suit un axe nord-ouest / sud-est. La tranchée de fondation semble être renforcée à certains endroits avec des trous de poteaux plus importants que les autres.

Ce type de vestiges est méconnu du fait de leur faible nombre (4 en Bretagne) et de leur isolement qui rend difficile toute interprétation. Le mobilier retrouvé, qu’il soit lithique ou céramique, est conforme à la période du Néolithique final mais il ne permet pas de déterminer la fonction exacte de la structure. Stéphane Blanchet met en parallèle le plan de ces structures avec ceux des monuments funéraires bretons qui sont semblables.

Kergorvo, bâtiment en amande, S. Toron.jpg
Kergorvo, une pointe de flèche, S. Toron.jpg
Kergorvo, une pointe de flèche, S. Toron.jpg
Kergorvo, vue d'ensemble du bâtiment, V. Chaigne
Kergorvo, vue vers l'ouest du bâtiment, V. Chaigne
Kergorvo_tesson de céramique

Propriété privée

Site inaccessible au public

S. Blanchet, T. Nicolas et S. Toron, « Des constructions inédites à la transition néolithique finale-bronze ancien en Bretagne : premier bilan », dans InterNéo, 9, 2012, pp.135-145

F. Le Boulanger, « Carhaix-Plouguer (Finistère), Kergorvo », Rapport final d’opération : diagnostic, Inrap, 2011, Rennes (SRA)

S. Toron, « ZAC de Kergorvo à Carhaix-Plouguer (29) », Rapport final d’opération : fouille préventive, Evéha, 2013, Rennes (SRA)