Motte castrale du Camp d’Artus
Réoccupation au Moyen-Age
La seconde phase d’occupation du site à la période médiévale, se matérialise par la motte féodale.
Bien que le mobilier pour cette période soit pauvre (un seul tesson médiéval retrouvé), les témoignages du XIXème siècle font mention d’une tour octogonale dont l’aspect se rapprochait de celui d’un donjon. La plate-forme circulaire d’une vingtaine de mètres de diamètre va dans le sens de ces observations.
La basse-cour était délimitée par un rempart reprenant probablement le tracé du rempart gaulois le plus élevé, celui qui entourait l’enceinte de 4 ha dominant l’agglomération.
La tour édifiée sur la motte était construite en bois ou en pierre. Symbole du pouvoir, elle a pu servir de logis au seigneur et à sa famille, à moins qu’ils n’aient préféré vivre dans un bâtiment plus vaste et confortable dans la basse-cour qui abritait également les dépendances.
Faute de sondage, de mobilier et de sources écrites, la datation exacte de l’élévation est compliquée (probablement entre le X ème et le XIIème siècle). Cependant, les caractéristiques de la structure ainsi qu’une ancienne mention écrite amènent à l’identifier comme étant une motte médiévale.
En 1373, Duguesclin reçoit l’autorisation royale d’installer 20 soldats armés dans le château du Huelgoat. Il semble que la ville n’ait pas été fortifiée, il est alors probable que le bâtiment dont il est fait mention soit celui du camp d’Artus. Situé à 600 m au sud, Castel-ar-Guibel pourrait correspondre à ce château mais sa chronologie reste délicate. De plus, les traces de scories retrouvées aux abords de ce site le met plutôt en lien avec l’exploitation de plomb-argentifère des mines de Huelgoat et Poullaouen.
Artus : artos ? Arthur ?
Les deux sites ont des toponymes qui se réfèrent aux légendes arthuriennes, de la même manière que Huelgoat (le bois du haut) aurait fait partie de la forêt de Brocéliande toujours suivant la légende. L’utilisation massive du bois durant les époques anciennes ne permettent cependant pas d’imaginer une forêt s’étendant sur une superficie aussi grande. Les folkloristes des XIXème et XXème siècles ont souhaité mettre en avant le caractère naturel et sauvage de la Bretagne ; pour se faire, ils ont insisté sur le caractère celte des Bretons en le mélangeant quelque fois aux légendes locales.
Au fil du temps, les Bretons se sont appropriés cette image et certains lieux se sont vu attribuer des noms faisant référence au roi Arthur et aux chevaliers de la table ronde. Ainsi, on retrouve gibel dans le Roman de Jaufré, écrit en occitan vers les XIIème-XIIIème siècle. Ce mot est la dénomination d’une fée, que beaucoup assimilent à Morgane. De la même manière, la dénomination Artus et son rattachement au roi Arthur est une invention du XIXème siècle afin de rendre le site plus mystérieux. Le mot vient du celte artos signifiant ours, un animal emblématique pour les gaulois qui devient un titre désignant certains chefs et guerriers des tribus gauloises. Il est donc difficilement attribuable à une seule et même personne.