Motte de Kermain
Sur le site de Kermain, on trouve deux types de constructions médiévale : une motte et à proximité un manoir du XVième siècle
Pierres, paysages et traditions
A seulement 200 m au nord de l’actuel manoir, la motte médiévale conserve les vestiges d’une tour circulaire ainsi que sa douve alimentée par un ruisseau. Son archaïsme explique la volonté des occupants de faire construire le logis de Kermain.
Selon des témoignages oraux, le toponyme de cette parcelle dans le cadastre : parc coulderic - le champ du pigeonnier - suggère la présence d’un colombier. Ce privilège était réservé aux grands seigneurs et aux abbayes. Plus le colombier comptait de loges à pigeons, plus le propriétaire était riche et puissant.
Des pierres de la motte ont été utilisées pour des usages privés.
La construction du manoir remonte au moins au XVème siècle mais il a été remanié durant les périodes qui ont suivi.
Situé dans l’évêché de Cornouaille, il suffit de traverser le fleuve l’Ellé pour passer dans celui de Vannes. Le bâtiment seigneurial d’origine est probablement la motte de Kermain, abandonnée aux alentours du XIVème-XVème siècle, au profit d’une résidence plus confortable.
Restauration et rénovation
Cécile et Carlo Rosolen font l’acquisition du manoir de Kermain en 1998. L’état général des bâtiments est préoccupant et débute alors un travail de longue haleine pour rendre au manoir sa superbe d’antan.
La restauration d’un bâtiment inscrit ou classé se fait sous le contrôle de l’Architecte des Bâtiments de France. A Kermain, seules la toiture et la façade sont classées : la provenance des matériaux devait être, dans la mesure du possible, locale.
Dans cet esprit, M. et Mme Rosolen ont pris le parti de réaliser les travaux de restauration avec des artisans locaux, sensibles au patrimoine bâti. La toiture, la charpente, les ouvertures mais également les ferronneries, les vitraux et les sablières de la chapelle ont été réalisés afin de restituer l’aspect du manoir lors de sa construction.
En 2010, la chapelle récemment acquise est restaurée. Utilisée comme étable au XIXème et XXème siècle elle a subi beaucoup de transformations. S’inspirant des chapelles et églises locales, M. Rosolen a pu proposer des décors pour l’intérieur, afin de s’imprégner de l’ambiance du lieu tel qu’il aurait pu être.
Propriété privée.
Chapelle accessible au public.
M. Chatenet, C. Mignot [dir.], Le manoir en Bretagne, 1380-1600, éd. Imprimerie Nationale, Paris, 1993.
S. Couton, J. Thomas, J. Verdier-Matayron, Le manoir de Kermain, Langonnet, 2016.
Inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de la France, Morbihan, Le Faouët et Gourin, éd. Imprimerie Nationale, Paris, 1975.