Village de Pontcallec
En 1974, un technicien de l’ONF découvre des vestiges de bâtiments lors d’une inspection de la forêt domaniale de Pontcallec. Le site a alors fait l’objet de plusieurs campagnes de fouilles entre 1976 et 1979, sous la direction de Jean-Pierre Bardel. Depuis 2005, le site médiéval est en cours de valorisation sous la direction scientifique de Daniel Tanguy.
Home sweet home
Une vingtaine de bâtiments ont pu être mis au jour, mais l’ensemble du hameau devait en comporter un plus grand nombre. L’exploitation forestière en a détruit une partie, et le reboisement de la parcelle a également dégradé certains bâtiments. La totalité de l’occupation humaine s’organise sur une surface de 17 hectares.
Le hameau comporte des maisons qui se développent autour de cours et dont les terrains sont délimités par des talus. Le plan des maisons varient de l’une à l’autre, avec des plans circulaires, rectangulaires ou quadrangulaires. Les constructions des habitats sont en revanche similaires : un mur en pierre sèche d’une hauteur d’un mètre pour une largeur de 0,80 m englobant une surface d’environ 100 m2. Ce mur de fondation accueillait une charpente haute recouverte d’un toit végétal (fougère, paille…). Les foyers des habitations se trouvaient près de l’entrée afin de faciliter l’évacuation de la fumée, la présence des animaux domestiques dans les logis apportait une chaleur supplémentaire.
Le village s’est installé sur un parcellaire antique, du mobilier du Ier siècle de notre ère a été découvert sur le site (écuelle, vases ovoïdes, jatte, fragment d’une statuette de Vénus). Le site a connu plusieurs phases d’occupations, la dernière datant du début du XIXème siècle. Un four à pain du XVIIIème siècle se trouve à l’entrée du village pour une utilisation collective. Plus tardivement, des forges sont installées indiquant une évolution des activités des occupants.
Âme au quotidien
L’absence de bâtiment de culte et de cimetière, comme qu’à Goenidou sur la commune de Berrien, laisse penser que le hameau dépendait d’une paroisse proche (peut-être la chapelle Saint-Albaud située à 1,5 kilomètre) et de la seigneurie de Pontkalleg. En revanche, rien n’indique que le village était soumis au régime de la quevaise, qui se retrouve surtout dans les Monts d’Arrée.
Les premiers occupants du village médiéval vivaient certainement de l’exploitation de la forêt (bûcherons, fagotiers, sabotiers, charbonniers) et de la terre (agriculteurs, éleveurs). Des bâtiments agricoles ont pu être identifiés grâce à la présence de meule à grains, ainsi que des charbonnières. Ces deux éléments apportent des éléments sur l’environnement de Pontkalleg lors de l’installation du village : mixte entre terres agricoles et terres boisées.
Propriété publique.
Site accessible au public.
J.-P. Bardel, « Vieux habitats en forêt de Pont-Calleck, en Berné (Morbihan) », dans Archéologie en Bretagne, 53, 1976, pp. 33-39.
M. Batt, « La maison rurale du XIIème au XIVème siècle dans les Monts d’Arrée (Finistère). Les données des fouilles archéologiques », dans La maison rurale en pays d’habitat dispersé : de l’Antiquité au XXème siècle, [dir.] A. Antoine, PUR, Rennes, 2005, p. 89-98.
G. Le Cam, « Le hameau médiéval de Pontcallec », dans Bulletin de la Société d'Archéologie et d'Histoire du Pays de Lorient, 39, 2010-2011, pp. 101-105.
D. Pichot, « Où construire sa maison dans l’ouest de la France ? (XIème-XIIIème siècle) » , dans La maison rurale en pays d’habitat dispersé : de l’Antiquité au XXème siècle, [dir.] A. Antoine, PUR, Rennes, 2005, p. 261-270.