Âge du Bronze_Chaudron et épées de Kerboar, Photo : B. Armbuster
Période
Âge du Bronze
Types de vestiges

Dès la fin du XIXème et le début du XXème siècle, des érudits locaux ont prospecté, fouillé et recensé des découvertes de l’âge du Bronze dans la zone actuelle du centre ouest Bretagne. L’alliage de bronze permet à la Bretagne de connaître une période de richesse par la présence d’étain, nécessaire à la confection de ce nouveau métal. Des échanges se mettent en place avec l’Angleterre, l’Irlande et la zone Méditerranéenne, notamment riches en cuivre, développant le trafic maritime entre ces territoires.

Des tumuli jalonnant le territoire

Les tumuli, hauts de 3 à 6 m, avec un diamètre allant de 10 à 40 m, sont des amas de terre qui recouvrent une ou plusieurs tombes destinées chacune à un seul individu ; contrairement aux allées couvertes du Néolithique qui abritent des caveaux collectifs. Ces tertres se trouvent généralement en hauteur et sont disposés le long de voies anciennes, par groupement formant des nécropoles. Ainsi, à Berrien (Finistère), 80 monuments funéraires sont inventoriés et regroupés en nécropoles de 5 à 10 tumuli.

L’acidité de la terre bretonne rend rare les découvertes de restes humains, d’objets en vannerie, en cuir ou en bois. Cependant certains sites ont permis des trouvailles particulièrement remarquables. La sépulture du Réuniou à Berrien, fouillée en 1897 par Paul du Chatellier, abritait les restes d’un corps déposé sur un plancher en chêne, au fond d’un caveau en pierre sèche, recouvert d’une dalle. Un collier de coquillages, un vase à quatre anses et deux poignards en bronze constituaient les offrandes.

Ces objets démontrent le savoir-faire des artisans et le statut élevé de certains défunts. En effet, toutes les sépultures ne sont pas aussi richement agrémentées. Il est commun de ne trouver que quelques vases et très souvent aucune offrande n’est découverte. Les fouilles archéologiques permettent de comprendre la structuration de la nécropole et  la construction du tumulus, qui a parfois été agrandi au fil des inhumations successives.

Des dépôts d'objets par centaines

L’âge du Bronze est divisé en trois périodes : Bronze ancien (-2 300 à – 1 600), Bronze moyen (-1 600 à -1 300) et Bronze final (-1 300 à - 800). On découvre des haches, en cuivre ou en bronze, enfouies dès le début de l’âge du Bronze. Souvent isolées, on connaît pourtant un dépôt d’une quinzaine de haches, découvert à Glomel en 1834 durant les travaux de la grande tranchée pour la construction du Canal de Nantes à Brest.

Dès le Bronze moyen, de nombreux dépôts métalliques, allant d’une dizaine à plusieurs centaines d’objets, sont enfouis. Les armes, outils ou parures sont déposés directement dans un trou dans la terre, ou sont cachés dans un vase qui est ensuite enterré. Ces objets peuvent être neufs ou abîmés, cassés ou entiers, et certains ont des traces de dégradations volontaires faites avant leur abandon en terre. La fonction de ces dépôts pose toujours question, bien que l’hypothèse de pratiques rituelles soit la plus communément admise.

Autrefois, les découvreurs prenaient les objets directement en terre et de nombreuses informations étaient ainsi perdues. C’est pourquoi, il est très important aujourd’hui de prévenir les archéologues via la mairie dès que l’on découvre ce type d’objets afin qu’une vérification sur place puisse être réalisée pour mieux comprendre cette pratique.

Au Bronze final, les dépôts sont plus nombreux du fait de l’amplification de la production métallique qui  se diversifie : armes,  outils,  parures,  pièces  de  char  et  de harnachement, ustensiles de toilettes sont ainsi mis au jour. Le dépôt de Coray, découvert dans les années 1970, en est un des plus connus, car il contenait une enclume, témoignage rare du travail du bronzier.

En revanche, l’habitat des hommes de l’âge du Bronze est moins connu dans le centre ouest Bretagne. Les vestiges des maisons ne sont visibles que par les trous creusés dans le sol pour placer les poteaux qui constituent l’ossature des bâtiments. Le plan au sol peut être rectangulaire ou circulaire, et des enceintes de 1 à 3 hectares délimitées par des talus bordés de fossés, côtoient des petites fermes vraisemblablement familiales.

Bibliographie sommaire

  • A. Balquet, Les tumulus armoricains du bronze ancien, éd. Institut culturel de Bretagne-Skol-Uhel ar vro, Rennes, 2001
  • J. Briard, M. Tuarze, D. Marguerie, Y. Onnee, Néolithique, âge du bronze et paléoenvironnement en Bretagne centrale. Le pays Pourlet, éd. CNRS, Rennes, 1999
  • J. Briard, Préhistoire de la Bretagne. 2 : âge du bronze, éd. CRDP, Rennes, 1983
  • J. Guilaine, Villes, villages, campagnes de l’âge du bronze : séminaire du Collège de France, éd. Errance, Paris, 2008
  • P.-Y. Milcent, Le temps des élites en Gaule atlantique : chronogie (sic) des mobiliers et rythmes de constitution des dépôts métalliques dans le contexte européen, XIIIe-VIIe av. J.-C., éd. PUR, Rennes, 2012

 

Voir aussi : la Bretagne de -125 000 à 2 047

Chaudron de Saint-Igeaux  en cours de fouille © Y. Menez
Hellez Hellez (St-Igeaux), dépôt © M. Fily, 2007, élément végétal ds vase
Âge du Bronze_Chaudron et épées de Kerboar, Photo : B. Armbuster
Tumulus de Kermain, Langonnet
Kergroas, dépouille squelettique, Villard-Le Tiec.
Kergroas, sépulture avec dalle de couverture, Villard-Le Tiec
 Eperon barré du bois de Kerbescont © J.Lody
Kergroas, vue aérienne du chantier de fouille, G. Maurice
 Eperon barré du bois de Kerbescont © J.Lody
Lennon
Finistère
Lors d’un labour de son champ en mars 1971, M. Nay accrocha un gros bloc de pierre qu’il dégagea plus tard avec l’aide de son tracteur. Reconnaissant une situation déjà vécue par son beau-frère, M. Le Floch, boucher à Lennon, il souhaita s’en assurer.
Langoëlan
Morbihan
Durant l’hiver 1969-1970 un talus est arasé au lieu-dit Saint-Houarno dans la commune de Langoëlan. Le propriétaire, exploitant agricole, laboure cette partie pour la première fois, et accroche un bloc de granite avec son engin.
Saint-Igeaux
Côtes-d'Armor
Deux prospecteurs bénévoles de la région s'entraident depuis quelques années, l’une au sol et l'autre dans les airs. C’est ainsi qu’en 2002, Maurice Gautier signale à Claudine Bernard un enclos probable dans la parcelle d’un champ de Saint-Igeaux repéré par prospectin aérienne.
Dolmen de Roch Toul
Maël-Pestivien
Tombe mégalithique rectangulaire de 1,45 m de long, 1 m de large et 1.45 m de hauteur. La vaste dalle de couverture de 3,80 m de long, 1,25 m de large et 0,40 m d'épaisseur repose sur 4 piliers.
Eperon barré du bois de Kerbescont
Rostrenen
Côtes-d'Armor
Il s'agit d'une enceinte circulaire d'environ 60 m de diamètre couronnant un éperon et utilisant l'abrupt naturel au nord et à l'est. Au sud et à l'ouest. L'enceinte est délimitée par un triple talu et un double fossé. Le fossé interne atteint 6 m de profondeur.
nécropole
Paule
Côtes-d'Armor
De 1988 à 2001, un vaste projet archéologique se déroule à Paule afin d’étudier précisément la forteresse aristocratique de Saint-Symphorien. Dans ce cadre, une fouille des sites voisins est effectuée dès 2002 et se poursuit jusqu’en 2004.
Tumulus de Kermain, Langonnet
Langonnet
Morbihan
D’un diamètre de 30 m pour une hauteur de 4 m, le tumulus de Kermain ou de Minez Collobert se dissimule sous une légère végétation. Ce monument funéraire de l’âge du Bronze est bien conservé malgré des anciennes dégradations légères à son sommet.